DECLARATION DU PREMIER MAI 2017 DU PIT-SENEGAL

 

Les douze mois séparant le 1er Mai 2016 du 1er Mai 2017ont coïncidé, au plan international, avec l’aggravation de la crise du système capitaliste financier mondialisé et le glissement des risques de confrontation militaire entre les grandes puissances du Moyen Orient à la Péninsule coréenne.
En effet, l’opposition des peuples à la mondialisation libérale, à ses politiques publiques d’austérité et de guerre a vu surgir, dans les grandes puissances occidentales, une nouvelle opposition politique au sein même de la Droite, sous forme de Partis de Droite souverainiste (Trump aux USA, Marine Le Pen en France), à côté de la montée en puissance d’une opposition de Gauche (autour de Bernie Sanders aux USA et de Mélenchon en France), s’ajoutant à celles déjà existantes en Grèce avec Sireza ou en Espagne avec Podemos.
Cette Droite souverainiste anti mondialisation libérale, anti délocalisation, opposée aux traités de libre-échange, se prévaut très souvent d’une xénophobie sans fard (France, USA) quelquefois teintée de sexisme (USA)…
C’est sous l’impulsion de cette droite, notamment aux USA, que s’opère le glissement du risque grossissant de conflit mondial vers la péninsule coréenne.
L’approfondissement des contradictions entre les peuples et les tenants du système capitaliste financier mondialisé s’est aussi accompagné, durant l’année syndicale écoulée, d’un effondrement des cours mondiaux des matières premières, pétrolières notamment, mais aussi des cours des produits industriels et alimentaires.
Ce retournement de situation dans le commerce mondial a frappé de plein fouet les économies de pays émergents en Europe (Russie), en Amérique Latine (Brésil et Venezuela) et en Afrique (Nigéria et Afrique du Sud notamment), remettant brutalement en cause les acquis économiques et sociaux des peuples de ces pays, favorisant le retour au pouvoir de forces politiques acquises à des politiques publiques néo-libérales ( Brésil, Argentine) ou qui, comme au Venezuela, n’hésitent pas à déstabiliser leur pays avec l’aide flagrante des USA…
Pour l’Afrique, notamment de l’Ouest et du Centre, l’année syndicale écoulée a été globalement une année de grandes victoires contre le terrorisme (BokoHaram), d’espoir de paix(Mali : installation des Autorités intérimaires au Nord), d’avancées démocratiques par la tenue d’élections présidentielles dans la paix civile et la stabilité (comme difficilement en Gambie), même s’il ne faut pas occulter les incertitudes qui planent sur la RDC et les graves reculs observés au Burundi…
Au Sénégal, l’année syndicale écoulée a été une année de consolidation de la croissance économique (6,7% après les 6,5% de 2015) et de renforcement des institutions démocratiques à l’issue du Référendum de Mars 2016 pour une gouvernance davantage en phase avec les attentes des populations. Cette année fut également une année de conquêtes syndicales avec la réforme du Code du Travail, rendant plus difficile le recours aux « apprentis » et « stagiaires », c’est-à-dire d’expédients pour précariser le travail. Cette année a été par ailleurs l’année de la mise en œuvre des accords avec les syndicats d’enseignants, avec le démarrage effectif de l’intégration des « corps émergents » dans la Fonction publique, suivant un calendrier fixé d’accord parties, dont l’objectif est de mettre fin à la précarité de la fonction enseignante. 2016-2017 marque aussi le début d’exécution des accords avec les syndicats de la Santé publique et, cerise sur le gâteau, cette année a été le moment choisi pour une nouvelle hausse de 10% des pensions versées par l’IPRES.
La décision annoncée par le Président de la République d’instaurer « un minimum vieillesse » et d’institutionnaliser « une pension minimale à hauteur de 85% du SMIG", en réponse aux exigences des travailleurs et des retraités, s’inscrit dans la même veine et mérite tout autant d’être relevée.
Ces acquis sociaux du mouvement syndical sénégalais ont été décrochés concomitamment avec une meilleure maîtrise des prix de consommation courante, mais aussi avec une hausse appréciable des revenus du monde rural dopés par de meilleurs prix producteur et de meilleures productions. Tout comme ils s’accompagnent d’ une volontariste politique de prise en charge médicale et de transfert de revenu aux couches sociales les plus démunies, sous forme de « Couverture maladie universelle » et de « Bourses familiales », mais aussi d’une plus grande réduction de la fracture territoriale avec les effets conjugués du PUDC, du Programme de Modernisation des Citées religieuses, du démarrage effectif du PUMA.
Sans prétendre être exhaustif, il convient de signaler les acquis dans le domaine du transport public, à travers Dakar Dem Dikk et les projets de relance, mieux de transfiguration du chemin de fer sénégalais.
Autant d’embellies indéniables, enregistrées durant l’année syndicale écoulée, ne devant pourtant pas conduire à occulter la question de l’emploi qui reste un défi pressant à relever, de même que l’est le retard accusé dans la Réforme du système de rémunération des agents de l’Etat et dans la généralisation effective de la Retraite à 60 ans dans le secteur privé.
Par ailleurs, le retour à la hausse des cours mondiaux des matières premières et des produits alimentaires, enregistré depuis Février 2017, impose de considérer le relèvement du défi de la maîtrise des prix et des approvisionnements comme une exigence de premier ordre.
C’est bien dans un tel contexte que les Sénégalais iront aux Législatives le 30 juillet 2017.
Pour le PIT/Sénégal, l’enjeu principal, au cœur de cette consultation nationale, est l’obtention d’une majorité qualifiée, détentrice du pouvoir de Contrôle de l’action gouvernementale, d’évaluation des politiques publiques et de vote des Lois
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Cet enjeu n’est nullement celui de permettre à l'opposition de définir une nouvelle politique, de nommer un nouveau Premier et de mettre en place « son gouvernement », au cas où elle en sortirait miraculeusement majoritaire, comme elle le laisse croire en parlant abusivement de " cohabitation".
Il s'agirait plutôt , le cas échéant, de lui permettre d'empêcher au Président de la République de traduire, dans le budget, l'exécution des accords retenus pour 2018 et 2019, dont l'intégration des corps émergents dans la fonction publique, le règlement convenu du " passif social" des entreprises liquidées ou fermées, l’augmentation de la subvention au monde rural en semences, engrais et matériel agricole, la transcription, en termes de lois, des réformes sociales concernant les retraites mais aussi le système de rémunération des agents de l'Etat, entre autres.
En clair, l'opposition rêve de pouvoir utiliser son éventuelle position de pouvoir pour se donner les moyens de bloquer le régime de BBY deux années durant et ou de créer les conditions d'une défaite du candidat de BBY à la Présidentielle de 2019. Un objectif donc de déstabilisation du pays, à l’exemple de ce que la majorité parlementaire fait aujourd'hui au Venezuela !
Ceux qui appelaient à voter "NON" au Référendum de Mars 2016, au prétexte d'éviter "l'institutionnalisation de l'homosexualité", dont selon eux serait porteur le Projet de Réforme des Institutions soumis au peuple, sont aujourd'hui les mêmes qui veulent" la majorité à l'Assemblée nationale", pour instaurer la "cohabitation"!
Ceux-là cherchent de nouveau à tromper notre peuple, de la même manière qu’ils avaient voulu le faire à l’occasion de leur campagne du Référendum. Ils ne convoitent le suffrage de leurs compatriotes que pour déstabiliser le pays à des fins revanchardes, d'arrêt définitif de la reddition des comptes, en définitive de retour sur des acquis démocratiques et sociaux conquis de haute lutte et qu’ils n’ont cessé, douze années durant, de fouler aux pieds.
Pour le PIT/Sénégal, les travailleurs sénégalais, leurs organisations syndicales et professionnelles doivent se mobiliser aux côtés de BBY aux fins de mettre en échec ce funeste projet, surtout dans un environnement dans lequel la menace terroriste islamiste est tout à fait présente.
Il ne fait aucun doute qu’il est du devoir républicain et démocratique de ces travailleuses et travailleurs sénégalais, mais aussi, de leur intérêt matériel et moral, de conférer à BBY, sous la direction du Président Macky SALL, la majorité parlementaire pour préserver et approfondir les acquis dans un Sénégal de paix civile et de stabilité.
Vive le 1er Mai !

 

 

 

 

 

 

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