DECLARATION DU SECRETARIAT DU PIT-SENEGAL

  • CINQUIEME CONGRES DU PIT-SENEGAL

P1000185

 

Le Secrétariat du Comité Central a tenu sa réunion ordinaire le 13 Juillet 2010 et a examiné en particulier dans son Ordre du Jour les points suivants : 1°) le rapport de la Cour des comptes 2008 et la gestion des finances publiques; 2°) Les délestages ; 3°) Les inondations  dans la Banlieue de Dakar ; 4°) les récentes mesures portant dans les remaniements du Gouvernement et les changements institutionnels ; 5°) Les violences à l’Université.

 

            Sur le premier point, le Rapport de la Cour des Comptes est on ne peut plus clair sur les procédés par lesquels le régime de Abdoulaye Wade pille les finances nationales pour enrichir l’oligarchie qu’il a installée au sommet de l’Etat. Alors qu’à chaque rencontre avec les bailleurs de fonds et les partenaires au développement il prétend procéder à des réformes destinées à restaurer une gestion saine des ressources publiques la preuve est faite aujourd’hui, comme l’établit ce rapport, qu’il n’en est rien. En effet les dérapages budgétaires et le gré à gré, cadres principaux de la mauvaise gestion,  constituent la pratique dominante et illégale dans le secteur public y compris dans nombre de collectivités locales gérées par les équipes du Pouvoir comme le confirment de nombreuses interventions de l’Agence  de Régulation des Marchés Publics. Ces pratiques sont vainement camouflées dans le fractionnement des commandes à la place des appels d’offres qu’exige le Code des Marchés Publics, pour les montants concernés et même derrière des offres de diverses sociétés qui s’avèrent être des succursales d’une seule et même société.

 

            De même le rapport met à nu le bradage, à l’exemple de la SONACOS, d’un de nos plus importants patrimoines agro-industriels, en éclairant le rachat par DAGRIS de la SODEFITEX dont les actifs ont été sous-évalués, selon le rapport de la Cour des Comptes, de 2,2  milliards, sans compter les cessions d’actions faites sans respect des dispositions prévues en faveur des producteurs de coton et des salariés.

 

            Concernant les délestages, le Secrétariat du Comité Central attire l’attention de nos concitoyens sur le dispositif de propagande installé par le Pouvoir sur les problèmes d’Energie électrique en se prévalant d’investissements de plus de 500 milliards F CFA, pour développer la société, des grandes retombées pour notre économie, attendues du Programme de l’OMVS , du grand chantier de l’Electrification du Monde Rural avec l’ASER et des  discours futuristes sur les énergies renouvelables. Cette  diversion permanente à la place du travail sérieux que nécessite  la conscience de la place critique de l’Energie électrique dans notre Economie,et particulièrement aujourd’hui, dans le fonctionnement de nos moyennes, petites et micro entreprises, urbaines et péri-urbaines, bute sur une véritable révolte, sur l’étendue du territoire  national parce qu’elle porte atteinte de façon permanente à la vie quotidienne de millions et de millions de personnes, que compte notre population, vivant dans les villes et leurs agglomérations et à qui on demande de payer des factures particulièrement lourdes, alors qu’ils ne peuvent pratiquement plus se servir de leur outil de travail.

            La gestion cavalière de la SENELEC, sur fond de pression corruptive sur l’encadrement, au lieu d’accorder la priorité à la maintenance du matériel et à l’approvisionnement suffisant en carburant a eu raison de tous les subterfuges, qui n’ont pu masquer un calvaire devenu national.

 

            La même situation  se développe dans la banlieue de Dakar et dans les principales villes de l’intérieur jusqu’à Matam, de devoir vivre en même temps dans la désolation des inondations et les délestages. Il s’y ajoute aujourd’hui, la réalité manifeste des conditions de vie précaires et d’habitat sommaire de nos compatriotes à l’intérieur C’est ce qu’atteste la situation récente dans de nombreuses localités et chefs lieux de Conseil Ruraux du Département de Vélingara .

            Le rapport de la Cour des Comptes abordant la question des Bourses et de l’hébergement des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a montré combien les violences récentes, concernant les Amicales d’étudiants sont liées aux avantages corrupteurs introduits par le Pouvoir et des autorités universitaires au profit de certains de leurs  et constituent des facteurs qui contribuent à une gestion de l’Enseignement Supérieur qui ne peut conduire qu’à la crise qui règne dans une institution qui regroupe aujourd’hui près de 60.000 étudiants.

 

La seule ambition du Pouvoir de Abdoulaye Wade , en plus d’une conception populiste et inefficace  de l’octroi des bourses est d’empêcher l’existence d’un mouvement syndical  autonome et démocratique qui puisse rassembler la grande masse des étudiants et peser pour un enseignement supérieur performant dans la formation des cadres et le développement de la recherche , contre les objectifs de la mondialisation néo-libérale, pour une large contribution au développement économique au profit de notre société et de sa jeunesse.

            La conclusion qui s’impose une fois de plus est que le régime de Abdoulaye Wade n’a d’autre objectif que de continuer à imposer aux populations sa politique de détournement des ressources nationales, économiques, financières, foncières et autres, des objectifs qu’exige le développement national et la création de conditions de vie décentes pour tous les citoyens.

 

            Le Secrétariat du Comité Central du P.I.T.-Sénégal dénonce fermement cette politique d’une particulière gravité, enrobée de diversions régulières autour de créations des nouveaux postes gouvernementaux et de remaniements qui achèvent de vider de tout contenu la fonction gouvernementale et les institutions d’Etat utilisées à des fins de manipulation politique avec la complaisance de l’oligarchie qu’il taille comme piédestal à son fils à qui il veut remettre le pouvoir, au prix, s’il le faut, d’un coup de force pour faire face à la résistance populaire.

 

            Le Secrétariat du Comité Central du P.I.T.-Sénégal soutient fermement la lutte des populations à l’échelle du pays. Il soutient particulièrement les populations de la Banlieue de Dakar pour l’exigence d’une solution de fond au problème et notamment la mise en place de tout le dispositif nécessaire d’assainissement et d’évacuation d’eau, le relogement de toutes les familles concernées par les inondations, la réhabilitation et la revitalisation des bas-fonds et de la mare de Thiaroye et la protection de ceux-ci, des velléités des tenants de la boulimie foncière.

 

            A cet égard, le Secrétariat du Comité Central réitère son appel à toutes les forces vives du pays pour exiger la restitution des milliards rassemblés par le régime dans le cadre de son Plan « Jaxaay » .

 

            Le Secrétariat du Comité Central a par ailleurs examiné les actions menées par de nombreux secteurs des travailleurs, particulièrement celui de la Santé, pour le simple respect ,par le Pouvoir,  de ses engagements et plus de considération pour les populations.

 

            Le P.I.T.-Sénégal salue la lutte menée par les organisations syndicales et les collectifs du Secteur. Le Rapport de la Cour des Comptes révèle le degré de tripatouillage atteint par les pratiques gouvernementales, dans un secteur aussi vital pour l’ensemble du pays. IL salue également la lutte des travailleurs de la SONATEL, toujours mobilisés contre le projet que le Gouvernement avait engagé  en faveur de France Télécom, sur le dos de la Société et aujourd’hui déterminés à faire revenir le Gouvernement sur l’accord avec Global Voice qui est une véritable arnaque, ourdie en bloquant la requête de la SONATEL depuis 2008, pour la simple signature d’un décret.

 

            Le Secrétariat du Comité Central du P.I.T.-Sénégal salue une fois de plus les initiatives des organisations et des personnalités de la Société Civile, particulièrement de Bara Tall pour la lumière sur les 20 milliards de Commission de SUDATEL et de Abdou Latif Coulibaly sur les chantiers de l’ANOCI.

 

            Le Secrétariat engage toute la population à mobiliser l’opinion nationale et internationale sur la gravité des pillages opérées par le régime de Wade ,sur la juste lutte menée par tous les secteurs pour s’opposer à l’impunité qu’il octroie à toute l’oligarchie qu’il a promue sur cette base et qui rend son gouvernement incapable de la moindre transparence et de la moindre compétence au service des populations dont les problèmes demeurent massifs et critiques..

            Le Secrétariat dénonce  la violence répressive opérée à Malika et appelle tous les militants et les cadres du Parti à contribuer de toutes leurs forces au renforcement de la  lutte que mènent tous les secteurs du pays, en particulier pour contribuer au développement d une large solidarité et de l’unité d’action à tous les niveaux.

 

            Il appelle tous les démocrates et tous les patriotes à se tenir prêts à mettre en  échec tout harcèlement des personnalités qui s’investissent dans la lutte pour l’audit de la gestion du pouvoir, en particulier dans les affaires SUDATEL et les chantiers de l’ANOCI.

Dakar, le 25 Juillet 2010

 

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