QUELS RÔLES POUR LE M23 ET LE "CANDIDAT DE L’UNITÉ ET DU RASSEMBLEMENT" DE BENNOO EN PERSPECTIVE DE 2012?

 

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Notre pays est entré dans la dernière ligne droite qui mène aux élections présidentielles de février 2012.

Cette ligne droite est parsemée de tous les dangers, du fait de l’obstination de Wade dans sa volonté d’imposer sa candidature à un 3ième mandat que la Constitution lui interdit.

Et cela, dans un contexte, où il  ignore  superbement l’ampleur de la détresse des populations, engluées dans une misère sociale sans fin, qu’il défie quotidiennement par des dépenses de prestige sans retenue, et pour se fabriquer ostentatoirement une clientèle politique.

C’est dans le cadre d’une telle situation,  que le M23 est né, à la suite de la journée historique du 23 Juin, quand les forces vives de la Nation se sont largement et puissamment mobilisées devant les grilles de l’Assemblée Nationale,  pour obliger Wade à retirer son projet de réforme constitutionnelle qui devait légaliser  « sa  volonté de confisquer le pouvoir pour le  transmettre   à son fils biologique ».

Aujourd’hui, le M23 est structuré autour de deux co-présidents,  le Président de la RADHO et le Président du PIT, pour mettre en œuvre un plan de lutte contre la « candidature de Wade à un 3ième mandat », pour la réforme du système électoral avec l’exigence des départs  d’Ousmane Ngom et de Chekh Tidiane  Sy,  respectivement de la tête des Ministères de l’Intérieur et de la Justice, et pour la prise en charge des urgences sociales.

Actuellement, ce mouvement est entrain de s’adosser sur une base sociale large, avec l’arrivée, en son sein, de détachements importants du mouvement syndical, de la jeunesse, des femmes, de forces économiques issues de la petite et moyenne entreprise, et des élus locaux,  mobilisés contre la politique d’accaparement des terres des communautés rurales.

Le M 23 est donc en train de devenir la force motrice principale des  luttes pour réaliser les conditions  qui permettent la réalisation des changements auxquels notre peuple aspire en 2012.

Le pouvoir l’a très vite compris,  et est entrain de jeter ses dernières forces pour le détruire.

 Wade a pris la pleine mesure de l’échec des tentatives, de toutes sortes, qu’il a entreprises,  pour rompre la convergence, véhiculée par le M23, entre les forces politiques, principalement organisées dans Benno, la jeunesse,  et les organisations et personnalités de la société civile.

C’est dans ce cadre, que les jeunes de «  Y en a marre » furent ciblés pour tenter de les corrompre en vain, pour ensuite chercher à les  discréditer.

 Puis ce fut le tour d’organisations et de personnalités de la société civile, sommées en vain de rompre avec le M23, pour «  crime de compagnonnage  avec les politiques »,  qui serait incompatible avec leur «  statut ».

Aujourd’hui, le pouvoir est décidé de les attaquer de front.

Pour ce faire, Wade est  en train, d’une part,  de créer des «  groupes de Rap » pour contrer «  Y en a marre », et d’autre part,  de mener une offensive directe contre le Président de la RADHO, pour enlever à son organisation le «  statut d’ONG »  et même d’ « observateur des Nations Unies ».

Plus généralement, le pouvoir veut user de la « réduction des subventions »  exigée par le FMI  devant élargir l’assiette fiscale, pour faire un chantage financier odieux sur les organisations de la société civile, fidèles   à leur engagement dans le M 23.

L’on se rappelle,  que Wade avait entrepris, en vain,  ces mêmes démarches à l’encontre du CNCR et de l’UNACOIS, pour leur participation active et déterminante à la réussite des Assises nationales.

A cet effet, il avait usé de tous les subterfuges pour sevrer le CNCR de financement,  en l’accusant auprès des Partenaires Techniques et Financiers  (PTF) du Sénégal, d’avoir rejoint l’opposition pour combattre  sa politique pourtant soutenue par eux-mêmes.

C’est grâce à la détermination du CNCR,  fortement soutenu par l’opinion, et la clairvoyance des PTF, que cette manœuvre échoua lamentablement.

Il ne restait à Wade qu’à créer un «  syndicat paysan »  pour le substituer au CNCR  dans le cadre du suivi de la campagne agricole, notamment dans la vente des intrants et semences aux paysans.

Avec le discrédit que connaît aujourd’hui ce «  Syndicat paysan » auprès des ruraux, le CNCR est sorti grandi et renforcé de cette épreuve que Wade lui a fait subir.

Quand à l’UNACOIS, après l’échec de la tentative de sa diabolisation auprès de l’opinion, à travers une campagne haineuse d’accusation publique la présentant comme  « responsable de la cherté des prix » par des pratiques de « rétention  de stocks », d’ « exportations frauduleuses », et de « fixation arbitraire des prix »  pour maximiser ses gains, Wade dût se résoudre à provoquer une crise au sein de la direction de l’organisation,  pour chasser ses dirigeants fortement impliqués dans les Assises Nationales.

Tout le monde se souvient de la flopée retentissante que cette opération a connue lors de la tenue du congrès de l’UNACOIS, qui a fortement ovationné et reconduit,   unanimement dans leur fonction,  ses dirigeants  diabolisés. Cela, sous le regard honteux de Ministres de la République, dépêchés en urgence pour sauver les apparences.

Donc, ce  que Wade est entrain d’entreprendre contre la RADHO et «  Y en a marre » n’est pas nouveau, mais connaîtra le même sort que ce qu’il avait tenté contre le CNCR et l’UNACOIS.

Ce qu’il faut donc pour accélérer la déconfiture de cette nouvelle croisade de Wade, c’est de développer une large solidarité en faveur de la RADHO et de   « Yen a marre » et de lutter résolument contre toute tentative d’asphyxier financièrement les ONG.

La réduction des subventions, pour élargir l’assiette fiscale du pays, ne concerne nullement les ONG de Développement et de Défense des Droits Humains, mais, principalement, les entreprises relevant du « Code des Investissements », des « Entreprises Franches »,  et des « Points Francs ».

L’étendre donc aux ONG de Développement et de Défense des Droits Humains serait un abus d’autorité que ni les Républicains et Démocrates de ce pays, ni les PTF ne sauraient tolérer.

Mettre donc en échec cette entreprise malfaisante de Wade, est un devoir citoyen, mais surtout,  un défi  politique pour Benno.

Benno doit impérativement relever  ce défi, même si le contexte du choix de la   « candidature de l’unité et du rassemblement » et de l’« équipe »,  accapare son attention et celle de l’opinion.

Autant ce choix pour construire la force politique alternative devant  mettre en œuvre les changements attendus du peuple en 2012 est crucial, autant l’échec des manœuvres de Wade contre la RADHO et « Y en a marre » est le seul moyen de sauver le M23 et  de le renforcer, pour lui permettre de jouer son rôle historique,  de force motrice des luttes  pour  créer les conditions réelles de ces changements.

C’est surtout,  le moyen de contrer  tous ceux qui, au sein du M23, veulent limiter sa mission à la seule invalidation de la candidature de Wade à un 3ème mandat.

Ces forces là existent bien dans le M23 et soulèvent souvent cette question.  Cela  est d’autant plus préoccupant,  qu’elles viennent même d’avoir l’appui de « théories » qui présentent ce mouvement, comme le «  Conseil Constitutionnel du peuple » !

Cette réduction de la mission du M23 à celle du Conseil Constitutionnel est donc un danger latent  pour la survie du mouvement, et partant, pour la réalisation des changements auxquels le peuple aspire et  que le « candidat  de Benno » et son « équipe » devraient mettre en œuvre.

 Le M 23 et  le «  Candidat de l’Unité et du Rassemblement » de Benno sont  donc, sans aucun doute,  les deux mamelles de tout changement véritable en 2012.

C’est  un devoir citoyen  et profondément républicain que d’œuvrer  à leur succès.

                                                                                    Fait à Dakar le 11Octobre 2012

                                           Ibrahima Sène , PIT/ SENEGAL 

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